Selon des chercheurs belges et américains, le camélidé produirait un anticorps capable de bloquer le Covid-19. Reste à savoir si cela pourrait marcher chez l’être humain.

« Le plus célèbre postillonneur de l’espèce animale pourrait-il être notre sauveur face au coronavirus? La très sérieuse revue scientifique américaine Cell s’apprête en tout cas à publier une étude de chercheurs américains et belges qui nous inviterait à penser que le lama est bien une piste prometteuse pour venir à bout de la pandémie.

De quoi s’agit-il? Les coronavirus, et notamment le SARS-COV2 qui provoque le Covid-19, ont une façon bien particulière de pénétrer dans les cellules de l’organisme humain et ensuite de s’y répliquer. Leur arme principale se nomme la protéine de pointe, qui se lie à un récepteur afin de trouver la porte d’entrée dans une cellule humaine. Concernant le Covid-19, certaines études affirment même que ses protéines de pointe se fixent aux cellules humaines avec une intensité environ dix fois supérieure à celles du Sras de 2003.

Bref, l’une des clés serait donc de bloquer la porte d’entrée à ce minuscule intrus diablement outillé. Et c’est précisément là que le lama intervient… En effet, cet affable camélidé originaire d’Amérique du Sud serait capable, selon les auteurs de l’étude, de produire un type d’anticorps jusqu’alors inconnu, plus petit et parvenant à jouer le rôle de bouclier. »

Vers des recherches en laboratoires plus poussées

« La recherche sur le lama avait débuté en 2016 à l’université de Gand, en Belgique, mais avait été mise en sommeil quand se sont éteintes les précédentes épidémies. Elle vient d’être réactivée et avec elle l’inédite notoriété d’un lama wallon, baptisé Winter et qui aurait fabriqué des anticorps spécifiques le protégeant du Covid-19. Les chercheurs affirment même avoir isolé ces anticorps, ce qui, outre la perspective d’essais préliminaires intéressants, ouvre la voie à des recherches en laboratoires plus poussées, voire à un essai sur l’homme. »

Article du Parisien par Laurent Chasteaux.